mardi 31 janvier 2012

Racisme et liberté d'expression: à Carpentras, les mots et les actes.

Patrick Bassot, conseiller général FN et conseiller municipal d'opposition à Carpentras, avait écrit dans une tribune du mois de mai du journal de la mairie:

"Carpentras, un très bon exemple de l'implantation imposée d'immigrés qui, quotidiennement, nous empoisonnent la vie par leurs exactions". Par ailleurs, il écrit que "l'État organise une vie très agréable pour tous ceux qui nous méprisent" et conclut en décrivant "ces dernières vacances scolaires qui ont été l'occasion pour ces petits barbares de pénétrer dans les maisons, de brûler les voitures". 

Pour ces propos il a été assigné au tribunal correctionnel par le MRAP, l'audience avait lieu ce 26 janvier. A l'audience, Bassot, qui avait d'abord maintenu publiquement ses propos, la joue profil bas et s'excuse.
Mais son avocat, associé de Glibert Collard est plus offensif 

"Patrick Bassot n'est pas Joseph Goebbels", rétorque Me Gerbaud, défenseur de l'élu FN. En cinq minutes seulement, l'associé de Gilbert Collard affirme que son client "assume ses écrits et ses engagements politiques. Il n'y a pas eu de débordements outranciers, ni de naissance de milice à l'issue de cette tribune". Au nom de la liberté d'expression, il plaide la relaxe.

La défense est classique à l'extrême droite: les mots ne sont que des mots, et la liberté d'expression ne devrait avoir aucune limite. Cette défense trouve aujourd'hui certains échos en dehors des rangs fascistes, beaucoup de gens trouvent que les lois contre l'expression du racisme ou de l'antisémitisme ne servent à rien, hormis à renforcer une censure inutile.
Pourtant, le quotidien à Carpentras montre que les mots sont une arme, et que la banalisation des idées racistes, l'absence de sanction contre les propos haineux instaure une ambiance où certains se sentent autorisés et encourager à aller plus loin.

Pas de création de milice à Carpentras ?

En tout cas, un mois après la tribune de l'élu, le 20 juin 2011, deux kebabs sont vandalisés, des vitrines brisées, des autocollants du Bloc Identitaire " Pas de mosquée chez nous" apposés sur les devantures.

En Région PACA, le Bloc Identitaire soutient par ailleurs la candidature de Marine Le Pen.

Non Patrick Bassot n'est pas Joseph Goebbels.

Il n'en reste pas moins que la propagande raciste partout où on la laisse s'exprimer, hier comme aujourd'hui est toujours accompagnée de violence réelle contre les minorités.

Sources:

Carcassonne. Deux kebabs cibles d'actes de racisme

Vaucluse : le mea culpa du FN Patrick Bassot





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire